Bilivine Fondatrice et Gardienne du Temple
Sexe : Nombre de messages : 12245 Age : 314 Localisation : Fin des Terres ... Loisirs : photographie, ecriture, lecture, culture celte, calligraphie, voyages, animaux, musique Réputation : 170 Date d'inscription : 28/03/2007
| Sujet: la frustration et le desir Mer 28 Mar 2007, 21:59 | |
| Le chassé-croisé de la frustration et du désir
Contrairement à de nombreuses théories psychologiques qui mettent en évidence le danger de la frustration sur l''équilibre mental de l'individu, je pense au contraire qu'elle peut être très bénéfique.
D'où nait-elle ? Il me semble évident que la mère de la frustration est le désir. Celui-ci prend sa source dans l'inconscient de chacun, puis après un certain laps de temps, se jette dans le conscient. Une fois arrivé à ce stade, il tombe enceint de la frustration et met très peu de temps à l'accoucher. C'est au moment de sa mise à bas que la frustration prend place dans l'inconscient et que commence le danger pour l'individu. Pour résumer, le désir naît dans l'inconscient et grandit dans le conscient, et inversement, la frustration prend source dans le conscient et se developpe dans l'inconscient. Sans désir pas de frustration. Ce qui est le plus délicat, c'est justement au moment du chassé-croisé de ces deux émotions. La frustration, fille du désir, doit être allaitée (assouvie) par le lait (objet du désir) avant son emprise sur l'inconscience sous peine de tuer lentement sa mère ( on peut associer ceci au syndrôme oedipien).
Pourquoi la frustration est-elle bénéfique et dans quelles conditions ? Dans tous les domaines en général, elle peut-être très appréciable voire même thérapeutique mais notemment dans un: le sexe. Quand nous voyons un objet qui nous plaît, nous le voulons immédiatemment. A l'instant où notre désir est assouvi, nous ressentons une satisfaction, souvent de courte durée. Or quand nous ne sommes pas en mesure de l'obtenir tout de suite, pour une raison ou pour une autre, notre désir monte graduellement et notre frustration par la même occasion (encore dans le conscient) et quand finalement nous arrivons à l'obtenir, notre satisfaction est plus grande encore, plus longue dans le temps et laisse quelques traces derrière elle tellement nous l'avons voulue (notion de préciosité). Il en est de même pour les envies sexuelles, elles sont beaucoup plus délectables quand nous les avons fait mariner un peu, beaucoup plus grandes, plus profondes, plus étincelantes. J'irai même jusqu'à affirmer que la frustration et l'imagination ont un lien de parenté très étroit, mais ceci est un autre sujet d'étude. Mais evidemment, la frustration doit être de courte durée, surtout pour les envies comme celles-ci. tout l'enjeu est de savoir la maîtriser, la canaliser, la cerner. Car une fois qu'elle arrive dans l'inconscient, c'est à dire quand l'individu a prit la parti de la refouler, elle peut devenir destructrice, et tuer le désir. C'est un mécanisme d'autodéfense naturel, qui prend bien souvent beaucoup de temps et qui peut faire très mal selon le caractère de chacun. Aussi ce temps, peu importe sa longueur, créera la censure et le détachement quasi total de l'objet du désir, peut être même le désir lui même dans certaines circonstances.
Aussi la frustration utilisée de façon modérée peut nous aider à nous connaître nous-même, à connaître nos limites, mais aussi nous aider à amplifier nos émotions et sensations. |
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